Le pape François a nommé, lundi 9 décembre, Mgr Nicolas Lhernould nouvel évêque de Constantine (Algérie). Jusqu’ici vicaire général du diocèse de Tunis (Tunisie), ce Français de 44 ans succède à Mgr Paul Desfarges qui avait été nommé en 2016 archevêque d’Alger. Le siège de Constantine était depuis vacant.

Né le 27 mars 1975 à Courbevoie (Hauts-de-Seine), celui qui devient à 44 ans le plus jeune évêque français a étudié au lycée Sainte-Marie de Neuilly avant d’entamer des études sociologie à Paris-10-Nanterre, où il a obtenu sa licence en 1996. Il passe ensuite un master d’économétrie puis, à l’École normale supérieure de Cachan, son agrégation de sciences sociales.

En 1997, il part comme coopérant en Tunisie, pays découvert quelques années plus tôt avec un groupe de jeunes enseignants envoyés par Sainte-Marie de Neuilly. Pendant deux ans, il enseigne les mathématiques chez les marianistes.

Curé de Sousse, Monastir et Mahdia

De retour en Europe, il ne rejoint pas la France mais l’Italie, entrant, pour le diocèse de Tunis, au séminaire français de Rome, et étudiant à l’Université pontificale grégorienne où il obtient le baccalauréat canonique en 2003.

Ordonné prêtre en 2004 à Tunis, il poursuit, toujours à Rome mais cette fois-ci à l’Augustianum, des études de patristique achevées en 2006 par une licence canonique sur saint Fulgence de Ruspe, un évêque d’Afrique du Nord.

De retour en Tunisie en 2005, il est curé de Sousse, Monastir et Mahdia, dans le sud du pays, puis, en 2012, vicaire général et curé de Jeanne-d’Arc à Tunis. Depuis cet été, il était aussi directeur des Œuvres pontificales missionnaires en Tunisie.

« Je ne peux pas être pessimiste »

Autant d’expériences pastorales où il vit de près la révolution tunisienne, à partir de 2011, celle-ci n’entamant pas sa « vision optimiste des choses », comme il en témoignait lors d’un colloque organisé par Chrétiens de la Méditerranée en janvier 2013 à l’Institut du monde arabe.

« Lorsque je vois, tous les matins, leur envie d’aller de l’avant, leur regard positif sur le futur, même s’il est incertain, leur façon de réagir, de trouver des solutions pour que la machine ne se grippe pas, pour construire, je ne peux pas être pessimiste, même s’il y a des défis, même si des événements, comme les attentats, mettent parfois le pays genou à terre, témoignait-il. Mais derrière un arbre qui tombe, il y a une forêt qui pousse, et notre rôle d’Église en Tunisie, c’est d’être attentifs à la forêt. »

Le texte des évêques d’Afrique du Nord Serviteurs de l’espérance, qu’il a cosigné comme vicaire général, témoigne d’ailleurs de cette vision optimiste que ce spécialiste des Pères de l’Église en Afrique du Nord aura désormais la charge de porter en Algérie où, le diocèse de Constantine ayant relevé l’antique siège d’Hippone, il sera aussi le successeur de saint Augustin.